L'art fatal
L’Art Fatal est le nom que j’ai choisi pour la partie de ma production en « Terres Sigillées ».
Sigillé vient du latin «Sigillum», le cachet, le sceau utilisé pour certains bas-reliefs (Gallo-romains) ou pour signer les poteries à l’antiquité. Il désigne aujourd’hui une technique très particulière utilisée à l’époque par les Gallo-romains, les Grecs ou les Étrusques, soit pour décorer, soit pour obtenir une certaine imperméabilité de leurs pièces alors qu’ils ne connaissaient pas encore l’émail dans cette partie du monde.
De nos jours, les pièces n’étant plus tamponnées d’un sceau, il serait plus juste de parler d’engobes « vitrifiantes ».
Des pièces (bols, vases, assiettes, coupes, etc.) en grès ou faïence sont polies à cru et sèchent en attendant d’être sigillées.
Parallèlement, des argiles glanées dans la nature sont réduites en poudre puis décantent dans de l’eau de source ou de pluie plusieurs semaines. Le liquide ainsi obtenu, la strate supérieure de la décantation, contient les particules les plus fines de la terre et sera appliqué en plusieurs couches sur les poteries crues, sèches et polies.
A juste température de cuisson, cette solution de terre « sigillée » révélera sa couleur et vitrifiera, remplaçant l’émail. Cette juste température varie suivant les terres récoltées qui sont toutes différentes et ne comportent évidemment aucune étiquette d’indication de cuisson lorsque qu’elles sont prélevées dans la nature.
Cette technique un peu longue et délicate m’apporte l’immense satisfaction de produire des pièces faites uniquement de terres, d’eau de source et de feu (cuisson). Une poterie entièrement naturelle et dont les couleurs souvent chaudes (suivant l’atmosphère de cuisson) se distinguent par une profondeur et une luminosité incomparables.
Mes poteries sigillées sont toutes des pièces uniques. Chaque objet est traité en fonction de sa forme et de son volume.
Mon travail sur les sigillées s’apparente plus à une recherche permanente sur les terres naturelles qu’à une production en série bien rodée. C’est également un choix de vie ou l’unique, le différent prennent le pas sur le rentable, le productif, le commun.